Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Reçue à Grenoble, le 20 mars 1573.
2Monsegnieur, à mon retour de Crest et du Montelymar où jestois allé pour les
3faict de ma charge, je receus hyer à Loriol les lettres quil vous a plu mescrire
4du XIIIIe de ce moys, suyvant lesquelles jay pourveu à lentretenment de la compagnie
5du segneur Jules Centurion et en vivres pour n’avoir pu attendre quatre jours lestat que
6monsieur de Rousset leur avoit ordonné en argent pour le pein, vin et chair au
7taux des archers de votre compagnie et de troys livres pour jour au lieutenant;
8de quoy, aiant treuvé credict et faveur envers les gentilzhommes de votredicte
9compagnie, je faictz tout debvoir dacomplir ma promesse et ne leur mentir
10une seule heure. Allant au Montelymar le jour des rameaus, je fuz à rencontrer
11lequel masseura la convalescence de madamoizelle d'Ourches, laquelle, ce jour
13là, encor que ce feust son jour suspect, navoit heu aucung ressentiment et estoit
14aller à vespres avec madame d'Ourches et monsieur de Bonevaut. Ilz
15sattendent tous à votre venue en bonne devotion. Monsieur de Rousset
16comanda hyer, en ma presence, la compagnie du capitaine Colom estant au
17Montelymar, venir à Loriol ce jourdhuy pour la seurté et soulagement de
18votredicte compagnie et chevaus legers, lesquelz pour avoir seray fort volonterement
19à toutes occasions que mondit segneur du Rousset les a voulu emploier lespace de
20dix sept ou XVIII jours desireroient fort estre ung peu soulagés et
21eux rafrechir. Je ferey fournir vivres à la compagnie dudit cappitaine Colom,
22suyvant le taux de messieurs du païs, comme il vous a plu me commander.
23Il ma prié vous fère entendre comme il a son nombre de soldatz
24et attend des armes d'Avignon où il a envoyé pour les vous
25representer en bon equipage, ne desirant rien plus que le jour de la monstre
26par le moyen de la quelle il puysse avoir ses soldatz obligés et hobeissans.
27Ceux du Poussin monstrent encor ung petit bateau neuf et ung aultre med
28moyen, que faict croire quilz soient aidés secretement daucungs leurs voisins, quon
29doubte et ne peult on y remedier, ce que faict de tant plus velier [ie : veiller]
30monsieur de Rousset, de façon que leurs menées ne seront jamais si secretes
31[24 v°] ou avantageuses quilz ne ressentent du mal silz entreprennent sur votre
32gouvernement. Monsegnieur, je vous remercye humblement la souvenance quil
33vous plaict avoir de moy et vous supplie me commander voz bons plaisirs
34comme à celuy qui porte autant de volonté et affecion à votre très humble
35service, priant Dieu
36Monsegnieur, vous donner en sancté longue vie et acomplissement de
37voz desirs. De Valance, ce XVIIIe mars 1573
38Votre très humble et très hobeissant
39serviteur à jamais
40de Buffevant
41Monsegnieur, jay sceu que tousjours monsieur de Lestang estant emploié à
42estre secouru de quelque somme pour lentretenement de sa table, il vous
43plairra menvoier ce quil vous plaict que je delivre à monsieur du
44Rousset et monsieur de Veaune pour cest effect, car aultrement ce
45leur seroit une fort excessive despence.